Interview de Mathieu Cornieti, président d’IMPACT partenaires

Monte Ta Franchise a maintenant un peu moins d’un an, l’équipe et le site web www.montetafranchise.com sont opérationnels depuis septembre dernier.

Il s’agit d’une initiative dédiée au commerce franchisé dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). En effet, 8 % de la population française habite dans ces quartiers où l’on trouve moins de commerces, souvent des commerces indépendants et très peu d’enseignes nationales.

Le fonds d’investissement IMPACT Partenaires, que vous présidez, a lancé début 2017 un projet dédié à la création de commerces franchisés dans les quartiers populaires : quel est son fonctionnement ?

Le dispositif MonteTaFranchise a maintenant un peu moins d’un an, l’équipe et le site web www.montetafranchise.com sont opérationnels depuis septembre dernier.

Il s’agit d’une initiative dédiée au commerce franchisé dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). En effet, 8 % de la population française habite dans ces quartiers où l’on trouve moins de commerces, souvent des commerces indépendants et très peu d’enseignes nationales.

Pour implanter une enseigne nationale en franchise, comme un Carrefour City ou un Speedy, l’investissement total à prévoir en moyenne étant de 300 000 €, il faut disposer d’environ 30 % d’apport personnel. Or, nombre de candidats compétents souhaitant s’implanter dans un quartier prioritaire de la politique de la ville n’ont pas cet apport. C’est pourquoi IMPACT Partenaires a décidé d’accompagner les porteurs de projet qualifiés pour ouvrir un commerce dans ces quartiers défavorisés, en apportant 100 000 € pour compléter les fonds personnels du candidat. L’apport minimal nécessaire pour qu’Impact Création puisse intervenir dans un projet d’implantation de 300 000 € est de 30 000 € seulement, ce qui est très réduit.

Nous serons d’ailleurs présents sur Franchise Expo Paris, afin de rappeler aux enseignes que nous représentons une solution pour accompagner des candidats qui n’ont pas suffisamment d’apport sur des territoires un peu compliqués.

Le dispositif MonteTaFranchise est complété par une formation en ligne certifiante du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) avec la Fédération Française de la Franchise (FFF) pour tous les porteurs de projets. Cela représente l’équivalent de deux jours de formation.

Quel est le budget de ce dispositif, quels sont ses objectifs et quel bilan pouvez-vous dresser à ce jour ?

Nous avons levé 50 M€, avec pour objectif de financer 250 commerces franchisés en 5 ans, ce qui entraînera la création d’environ 2 000 emplois. Parmi les souscripteurs du fonds figurent Bpifrance, le Fonds Européen d’Investissement (FEI), BNP Paribas, la Française des Jeux, le Conseil Régional d’Ile-de-France ou encore Revital’Emploi.

A ce jour, 7 dossiers de commerces sont financés et une dizaine est déjà signée. Le temps de faire converger un franchiseur avec un candidat et un emplacement, il faut compter entre 3 et 6 mois pour monter un projet. Parmi les franchiseurs partenaires, on trouve notamment Speedy, Pizza Hut, Emova Group (Monceau Fleurs, Happy, Rapid’Flore-Cœur de Fleurs), Stockerseul.com, Burger King, Courtepaille, Carrefour Proximité, Class’croute, Glastint, Pitaya, Firmin, Basilic&Co, Sequoïa Pressing, Speed Burger, Nachos Mexican Grill ou encore Mail Boxes Etc…

Il s’agit pour la plupart d’enseignes nationales ou, pour certaines, plus récentes, qui ont la volonté de se développer dans l’un des 1 500 territoires qualifiés politique de la ville.

Quels sont les critères à remplir pour pouvoir bénéficier d’un financement ?

Les critères de sélection sont ceux des réseaux : nous ne jouons aucun rôle dans l’exploitation de la franchise, c’est le franchiseur qui valide l’emplacement et le candidat. Il n’y a pas besoin d’engagements sociaux précis : mécaniquement, quand on ouvre un Carrefour City, on crée six emplois. Il existe toutefois un critère territorial : il faut que la société franchisée soit implantée dans un territoire qualifié politique de la ville.

Mais nous invitons tous ceux qui ont du mal à boucler leur projet faute d’un apport suffisant à nous contacter : nous pouvons les aider à chercher des emplacements avec le franchiseur, et leur proposer une solution en leur prêtant jusqu’à 40 % de l’investissement total de 5 à 7 ans sans frais de dossier et sans aucune garantie personnelle.

Quelles sont les contreparties de cette aide pour le franchisé ? Et quelles sont les attentes des souscripteurs du fonds ?

Le franchisé devra nous rembourser seulement une fois son prêt bancaire totalement remboursé, soit directement si la rentabilité de son commerce le lui permet, soit par un refinancement bancaire.

Nous sommes un fonds d’investissement destiné à générer un impact social : en ranimant la vie commerciale dans les quartiers, avec à la clé des créations d’emplois déclarés, donc des recettes fiscales pour les collectivités notamment.

Notre volonté est aussi de générer une performance financière, c’est-à-dire de rendre l’argent des souscripteurs, avec 2 à 3 % de rentabilité compte tenu des frais de gestion des fonds. Pour IMPACT Partenaires, la performance sociale passe par la performance financière.